Ce lundi 23 septembre, Michel Barnier, Premier ministre, a réuni son tout nouveau gouvernement lors d’un petit-déjeuner au sein de Matignon. L’occasion pour lui de fixer le cap et de rappeler les exigences de sa gouvernance. “Irréprochables et modestes”, tels sont les termes qu’il a employés pour définir l’attitude attendue des ministres et secrétaires d’État. Mais Barnier a aussi insisté sur une autre priorité : “Agir plus que de communiquer, et agir avant de communiquer.”
Dans une ambiance marquée par l’appel à la sobriété, le Premier ministre a exhorté ses équipes à éviter toute forme de mise en scène inutile. “Pas d’esbroufe s’il vous plaît !”, a-t-il martelé à plusieurs reprises, insistant sur l’importance de montrer “du respect pour tous nos concitoyens et pour tous les partis politiques”. Pour Michel Barnier, l’écoute et le dialogue seront les piliers de ce nouveau gouvernement. “Les meilleures idées doivent venir de tout le monde”, a-t-il affirmé, prônant une ouverture à toutes les propositions, y compris celles des oppositions.
Un gouvernement “républicain, progressiste et européen”
Michel Barnier a tenu à rappeler les valeurs fondamentales qui guideront l’action de son gouvernement. Se définissant comme “républicain, progressiste et européen”, il a réaffirmé son engagement envers les principes républicains, tout en insistant sur la nécessité de promouvoir des réformes ambitieuses qui serviront la France dans son ensemble. Le Premier ministre entend également renforcer la place de la France en Europe, dans un contexte où les relations européennes seront au cœur de nombreuses décisions économiques et sociales.
Une passation symbolique au ministère de la Justice
Par ailleurs, la journée a également été marquée par la passation de pouvoir entre Éric Dupond-Moretti et Didier Migaud, nouveau ministre de la Justice. Ce dernier a reçu les symboliques “sceaux de la République”, illustrant la continuité de l’État, même en période de changement. Cette transition témoigne de l’une des premières étapes d’un remaniement qui, au-delà de ses symboles, se veut porteur de réformes concrètes.
Réforme des retraites : la nouvelle ministre du travail prône des ajustements pour plus d’équité
La réforme des retraites reste un sujet central pour le gouvernement Barnier. Lors de la passation de pouvoir entre Catherine Vautrin, ancienne ministre du travail, et Astrid Panosyan-Bouvet, la nouvelle titulaire du poste a clairement exprimé sa volonté de réviser certaines modalités de la réforme, afin de la rendre « plus soutenable pour tous ». Dans une déclaration marquante, elle a souligné l’importance de répondre aux préoccupations qu’elle a suscitées, notamment chez les femmes.
Astrid Panosyan-Bouvet a indiqué : « Il faut rendre la dernière réforme des retraites peut-être plus soutenable pour tous et répondre aux anxiétés qu’elle a pu générer, en particulier chez les femmes. » Ses mots reflètent un engagement pour plus d’équité, reconnaissant les inégalités qui subsistent dans la réforme en cours.
Un contexte délicat autour des retraites
Lancée dans un climat tendu, la réforme des retraites de 2023, marquée par des grèves et des manifestations, visait à allonger la durée de cotisation et à reculer l’âge de départ à la retraite. Ce projet, bien que justifié par la nécessité de garantir la viabilité financière du système, a suscité de vives critiques, notamment en raison de ses impacts différenciés selon les catégories professionnelles et les genres.
Les femmes, en particulier, ont été au cœur du débat. Avec des carrières souvent marquées par des interruptions, elles sont plus vulnérables aux nouvelles règles qui prolongent la durée de cotisation. Cette problématique n’a pas échappé à Panosyan-Bouvet, qui souhaite apporter des réponses concrètes pour apaiser ces craintes.
Un premier Conseil des ministres sous la présidence d’Emmanuel Macron
Le premier Conseil des ministres du gouvernement Barnier, prévu à 15 heures sous la présidence d’Emmanuel Macron, devrait donner le ton des prochains mois. Outre la réforme des retraites, l’exécutif pourrait se pencher sur d’autres dossiers sensibles, notamment en matière de politique sociale. Emmanuel Macron, qui a soutenu cette réforme dès le début, s’appuiera sur Panosyan-Bouvet pour mener à bien les ajustements nécessaires.
Cette réunion sera décisive pour définir les priorités du nouveau gouvernement et déterminer les lignes directrices des réformes à venir.