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Inégalités éducatives et professionnelles : les Antillais et Réunionnais désavantagés par rapport aux métropolitains

Dans le paysage éducatif et professionnel français, une ombre persiste, mettant en lumière les disparités entre les Français originaires des Antilles, de la Martinique et de La Réunion et ceux nés dans l’Hexagone. Une étude récente de France Stratégie révèle une “pénalité outre-mer” frappant ces régions.

D’après les données recueillies entre 2014 et 2020 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), les natifs des Antilles et de La Réunion ont entre 20 et 25% moins de chances d’obtenir un diplôme du supérieur que leurs homologues hexagonaux, et près de 12% moins de chances d’accéder à l’emploi. De plus, leur probabilité d’accéder à un poste cadre est inférieure de 35 à 45%.

Cependant, pour ceux qui ont migré, environ un quart des Réunionnais et près de 40% des Antillais, la situation s’améliore sensiblement. Leur taux d’emploi dépasse même celui des métropolitains, avec respectivement 82,3% et 84,2% pour les Antillais et les Réunionnais émigrés.

En ce qui concerne l’accès aux postes cadres, les natifs émigrés de La Réunion sont presque aussi bien lotis que les métropolitains, voire mieux que les Antillais. En revanche, seuls 4,9% des Antillais et 6,8% des Réunionnais vivant sur place parviennent à obtenir un poste cadre.

Cette disparité s’explique par une “double pénalité”, souligne France Stratégie. Outre les différences d’opportunités professionnelles pour un même niveau de diplôme, les résidents subissent les conséquences d’un niveau de formation inférieur.

Si environ un quart des natifs des Antilles et de La Réunion sont diplômés du supérieur, cette proportion grimpe à près de 37% chez les Antillais émigrés et 39,6% chez les Réunionnais émigrés, se rapprochant ainsi du niveau des métropolitains (41,3%).

Enfin, les natifs émigrés issus de milieux favorisés sont aussi diplômés, voire plus, que les métropolitains, principalement en raison d’un processus de sélection. Ceux issus de milieux aisés qui s’installent en métropole le font généralement dans le but d’obtenir un diplôme d’enseignement supérieur.

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